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NON au rejet de l'eau radioactive de Fukushima dans l'océan !!!

Dès cet été, le Japon s'apprête à rejeter dans l’océan Pacifique l'eau contaminée de la centrale accidentée de Fukushima Daiichi, radioactive même après traitement et dilution.

Que s’est-il passé à Fukushima ?   Le 11 mars 2011, un séisme et un tsunami de grande ampleur ont provoqué un accident nucléaire majeur dans la centrale de Fukushima Daiichi, avec explosions d’hydrogène et fusion du cœur de trois réacteurs — d’où un rejet massif de matières radioactives dans l’environnement, contaminant l'air, le sol, la mer, l'eau et la chaîne alimentaire. Ces rejets se poursuivent encore aujourd'hui.

Plus de 12 ans après, les habitants du département de Fukushima, femmes enceintes et enfants inclus, doivent subir une exposition aux rayonnements dont la limite a été fixée, après l'accident, à 20 millisieverts par an, soit une dose 20 fois supérieure à la norme légale autorisée - la même que celle appliquée aux travailleurs du nucléaire.

Que projette-t-on de rejeter à la mer ?   Les réacteurs endommagés doivent être refroidis en permanence par injection d’eau, malgré la dégradation des circuits de refroidissement. A cela s'ajoutent les eaux souterraines et l'eau de pluie qui s'infiltrent dans les locaux, accroissant encore le volume d'eau fortement contaminée, qui atteint aujourd'hui 1,3 millions de tonnes stockées dans un millier de cuves sur le site. Or, le Japon projette de déverser cette énorme quantité d’eau dans la mer après traitement et dilution.

Les arguments défendus par TEPCO, le gouvernement japonais et l’AIEA  Grâce au système de filtration ALPS, l’eau contaminée sera débarrasser des radionucléides, à l'exception du tritium, très difficile à éliminer. Les autres radionucléides seront traités pour atteindre une concentration inférieure au "seuil d’innocuité" spécifique à chacun d’entre eux. L’eau tritiée, quant à elle, sera diluée avant son rejet en mer. Un rejet pratiqué depuis toujours dans les centrales du monde entier. L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) vient de valider ce plan. Et TEPCO insiste sur le fait que le site de la centrale ne dispose plus de terrain pour stocker cette eau.

Problèmes et risques liés à ce plan   L'eau stockée sur le site n’est autre qu’une masse de déchets radioactifs liquides générés au contact du combustible fondu. Impossible donc de l'assimiler à l'eau tritiée rejetée par des centrales en fonctionnement normal. On prétend que le tritium, un isotope de l'hydrogène, serait le seul radionucléide réfractaire au traitement. Mais en fait, même après traitement, d’autres nucléides sont encore présents dans l’eau : césium 134 et 137, strontium 90, cobalt 60, carbone 14, iode 129 etc.

Concernant les rejets des matières radioactives dans l'environnement, le gouvernement japonais a fixé pour chaque radionucléide un seuil de concentration autorisé, sans se soucier des effets à long terme. De même, les recherches sur les dommages éventuels sont bien trop insuffisantes. C'est encore plus frappant dans le cas de tritium : son impact sur l'écosystème et la chaîne alimentaire est très peu étudié, et les résultats des rares enquêtes effectuées ne sont pas pris en compte. À partir de quelle quantité considérer ce tritium comme "non toxique" ? Qui est en droit d’en décider ? Même après dilution, la quantité de tritium rejeté et dispersé par an dans la mer sera toujours de 22.000 milliards de becquerels.

Durée de demi-vie des principaux radionucléides : Tritium : 12 ans ; Strontium 90 : 28,8 ans ; Carbone 14 : 5.730 ans ; Iode 129 :  15 millions 700.000 ans.

Et le principe de précaution ?   Du point de vue de la radioprotection, il faut continuer de stocker l'eau contaminée, sous haute surveillance, sur le site même de Fukushima Daiichi. Le principe de précaution doit être appliqué en cas de risques hypothétiques sur l'environnement ou la santé !

Fait particulièrement inquiétant, la quantité de césium 134/137 mesurée sur des poissons pêchés près de la centrale augmente de nouveau : en juin 2023, 18.000 becquerels par kilo pour un sébaste noir (limite autorisée : 100 Bq/ kg). Signe sans doute que les fuites d’eau radioactive vers la mer se poursuivent. Et le gouvernement, sans enquêter à fond sur ce phénomène, sans prendre la moindre mesure pour le contrer, est prêt à rejeter dans l’océan cette eau contaminée. Quelle irresponsabilité !

"Décontamination des esprits" et "dommages collatéraux de la rumeur"   Loin de protéger la population contre les conséquences à long terme de l'irradiation sur la santé, le gouvernement japonais préfère lui servir un conte de fées. "Un peu de radioactivité, c'est inoffensif, ce qui pose problème, c'est plutôt la peur". Pour surmonter l'obstacle que représentent cette peur et ses effets "psychosomatiques", il a mis en place une série de vastes campagnes de "décontamination des esprits" - au lieu de mener des études sanitaires plus poussées et de mesurer la contamination radioactive. La communication passe par des messages percutants et manipulateurs, diffusés tous azimuts, qui relaient uniquement le point de vue de scientifiques pronucléaires. Les craintes légitimes de la population sont niées sous prétexte qu'il s'agit d'une panique face aux radiations, et diabolisées car elles causeraient des "dommages collatéraux de la rumeur" : boycott des denrées alimentaires, et rejet des territoires et des habitants de Fukushima, préjudiciables à la croissance économique et à la reconstruction de ce département.

L'AIEA et la promotion de l'énergie atomique   La mission de L'AIEA, fondée en 1957 à la suite du programme des USA "L’Atome pour la Paix", qui visait à promouvoir le nucléaire civile, n'est nullement de garantir la "radioprotection". Elle élabore les normes de sûreté qui permettent de définir dans quelle mesure les risques liés aux rayonnements peuvent être considérés comme "négligeables". Mais dans le rapport de l'AIEA, l'impact à long terme, sur l'écosystème marin, de l'eau contaminée traitée à Fukushima n'est pas pris en considération. Comment peut-on voir, dans ce rapport, la "permission" de déverser cette eau contaminée dans la mer ?

Loin des yeux, loin du cœur ?  Les pays voisins et les États insulaires du Pacifique Sud ont raison de protester contre le projet japonais. Les experts de l’ONU s'inquiètent également des dangers potentiels pour la santé et l'environnement. La réalisation d'un tel projet constituerait un précédent pour les futurs rejets d'eau contaminée dans la mer. Pendant les trois décennies à venir, le Japon compte continuer à polluer l'océan Pacifique, relié aux autres mers du monde déjà terriblement souillées. La mer n'est pas une poubelle. La polluer encore plus par de l'eau radioactive qui doit rester confinée dans les cuves étanches, c'est un acte irresponsable. Mais TEPCO et le gouvernement japonais ont choisi d'effacer toute trace visible de l'accident en noyant dans la mer cette masse d'eau contaminée. Nous ne devons jamais accepter cela !

C'est pourquoi nous demandons :

  • L'interdiction de rejeter l'eau radioactive dans la mer, ni à Fukushima, ni ailleurs.
  • La création pour toutes les installations nucléaires du monde de systèmes de surveillance et de recherche. Ils seraient gérés par des organismes indépendants, chargés notamment d'analyser les modifications des écosystèmes et l'impact sur la santé des populations.
  • L'accès en toute transparence aux résultats de cette surveillance et de ces recherches.

 

le 25 juillet 2023

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Sources :

http://oshidori-makoken.com/

https://www.meti.go.jp/earthquake/nuclear/decommissioning/committee/fukushimahyougikai/2021/23/shiryou_04_2.pdf

https://www.pref.fukushima.lg.jp/site/portal-de/de04-02.html

https://www.ohchr.org/en/press-releases/2021/04/japan-un-experts-say-deeply-disappointed-decision-discharge-fukushima-water

https://www.iaea.org/sites/default/files/iaea_comprehensive_alps_report.pdf